Parmi
les enfants se trouvant en situation de grande vulnérabilité, il y a les
enfants en situation d’incarcération. Une fois en prison, les adolescents en
conflit avec la loi sont confrontés à des facteurs de stress tels que le manque
de contact avec les personnes qui leur sont proches et leurs pairs, la
privation de liberté et le manque de structure et de sécurité.
Dans
la réalité, le pays ne dispose pas de centre de rééducation et tous les mineurs
en conflit avec la loi sont systématiquement placés dans les maisons d’arrêts
du pays où ils se retrouvent généralement dans les mêmes cellules que les
adultes incarcérés. Par ailleurs, la surpopulation carcérale engendre des problèmes
sanitaires et psychologiques importants, auxquels s’ajoute une insuffisance
alimentaire qui ne répond pas aux besoins nutritionnels des jeunes adolescents.
A noter également qu’il n’existe ni personnel, ni aménagement adéquat
susceptible de « favoriser le sens de la dignité, renforcer le respect pour les
droits de l’homme […] faciliter la réintégration dans la société5 ».
Le
projet « Tobatela Bana : Promotion des droits et protection des
enfants vulnérables en République du Congo », a mis en
place une activité consistant en une prise en charge psycho-sociale
des mineurs incarcérés à la maison d’arrêt de Brazzaville dans le but de
les protéger, de les resocialiser et de les aider à construire des perspectives
en vue de leur insertion dans la société et de prévenir toute récidive.
Trois
fois par semaine, l’équipe des travailleurs sociaux met en œuvre des activités
socio-éducatives et des animations culturelles en faveur de cette population
jeune et vulnérable à protéger, dans le respect des droits humains. Ces
activités contribuent à renforcer en particulier chez le jeune incarcéré
l’estime de soi et la capacité à interagir avec la société. Elles permettent d’améliorer
le quotidien de ces mineurs ; d’élaborer un projet personnalisé impliquant chacun
d’eux visant son insertion sociale après la détention ; d’accompagner et suivre
la mise en œuvre du projet de sortie et du parcours d’insertion du mineur. Depuis
le début en 2021 du projet en cours à la maison d’arrêt de Brazzaville, de
nombreux jeunes de ont bénéficié des activités mises en œuvre par le projet,
incluant la prise en compte dans les parcours de formation professionnelle, en collaboration
avec les autorités judiciaires, les familles des jeunes et les jeunes
eux-mêmes.
Depuis
2014, le REIPER est la seule organisation de la société civile qui a officiellement
accès aux mineurs incarcérés à l’intérieur même des prisons. Le REIPER vise à
apporter des réponses aux problématiques rencontrées par les mineurs en conflit
avec la loi afin de contribuer au respect des conventions internationales
portant sur le droit des enfants incarcérés.