Du 9 au 13 décembre 2024, M. Benoît Van Keirsbilck, membre du Comité des droits de l’enfant (CDE), a effectué une visite officielle en République du Congo. Cette visite, initiée grâce à la participation du REIPER (Réseau des Institutions Privées d’Enseignement et de Protection des Enfants en Rupture) à la pré-session du Comité des droits de l’enfant en mai 2023, avait pour objectif principal de promouvoir la mise en œuvre des recommandations issues des 5e et 6e rapports combinés du Congo.
Objectifs principaux de la visite
La visite avait plusieurs objectifs stratégiques :
- Plaidoyer auprès des autorités nationales pour la mise en œuvre des recommandations finales du Comité des droits de l’enfant.
- Renforcement des synergies entre les mécanismes internationaux (CDE), le gouvernement, l’UNICEF et le REIPER pour un suivi coordonné des droits de l’enfant au Congo.
- Favoriser l’appropriation des recommandations par les autorités et les parties prenantes nationales.
Points prioritaires abordés
- Enregistrement des naissances pour tous les enfants.
- Lutte contre les violences faites aux enfants.
- Éradication des pratiques préjudiciables comme les mariages d’enfants.
- Accès à la santé pour les plus vulnérables.
- Éducation inclusive pour les enfants en situation de rue (ESR).
- Lutte contre l’exploitation économique des enfants.
Déroulement de la visite
Lundi 9 décembre : Démarrage avec l'UNICEF et l'Association Handicap Afrique
La journée a commencé par un briefing avec l'UNICEF, suivi d'une visite à l'Association Handicap Afrique. M. Benoît a pu constater les efforts réalisés pour les enfants atteints d'infirmité motrice cérébrale et discuter des besoins persistants en termes de soutien et de ressources.
Mardi 10 décembre : Éducation et protection des filles vulnérables
La visite de l’École Spéciale, qui offre une éducation gratuite à environ 2000 enfants, a mis en évidence les efforts d'inclusion scolaire pour les enfants en retard ou handicapés. Ensuite, une rencontre avec l'Association Action de Solidarité Internationale a permis d'aborder les défis des filles en situation de rue. Une table ronde a été organisée à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme.
L’après-midi a été marqué par une rencontre avec le Ministre des Affaires Sociales, qui a exprimé son engagement à diffuser et mettre en œuvre les recommandations de la CDE via une task force coordonnée par le Premier ministre.
Mercredi 11 décembre : Dialogues stratégiques
La matinée a été consacrée à une rencontre avec le Conseil Économique, Social et Environnemental, qui peut jouer un rôle clé dans le suivi des recommandations. L’après-midi, les discussions avec les acteurs de la protection de l’enfant à l’UNICEF ont permis de passer en revue les recommandations et d’évaluer leur mise en œuvre.
Jeudi 12 décembre : Renforcement de la coordination entre agences
Une réunion regroupant les agences du Système des Nations Unies a souligné l’importance d’une mobilisation collective pour l’application des recommandations. La journée s’est poursuivie par des rencontres avec le Ministre de l’Enseignement et la Commission Nationale des Droits de l’Homme, mettant l’accent sur la gratuité scolaire et la création de mécanismes de suivi des droits de l’enfant.
Vendredi 13 décembre : Plaidoyer de haut niveau
Les rencontres avec le Premier ministre et la Cour suprême ont abordé des sujets majeurs comme la ratification des protocoles internationaux et les conditions de détention des mineurs. Enfin, une discussion avec le président du Parlement a permis de promouvoir un budget favorable aux droits de l’enfant.
Observations et résultats
La visite a révélé que, malgré une faible sensibilisation préalable aux recommandations de la CDE, les autorités ont montré une volonté de progresser. L’UNICEF a réaffirmé son engagement à soutenir le gouvernement, notamment par la mise en place d’un cadre de coordination et un plaidoyer pour des réformes.
Recommandations principales
- Partager largement les recommandations finales du Comité.
- Développer des indicateurs précis pour suivre leur mise en œuvre.
- Mobiliser les ressources via un plaidoyer conjoint ONU-gouvernement.
- Renforcer la coordination entre agences pour un suivi régulier.
Conclusion
Cette visite a constitué une opportunité cruciale pour mobiliser les autorités congolaises autour des droits de l’enfant. Grâce à cette collaboration, des pistes prometteuses ont été identifiées pour transformer les engagements en actions concrètes. Notre ONG reste engagée pour assurer un avenir meilleur aux enfants en République du Congo.
