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Cave 72

Résumé du livre Cave72 de Fann Attiki

Un livre de : Fann Attiki

Cave 72

Ajouté le : il y a 2 mois

Fann ATTIKI est un jeune auteur congolais qui s’est fait principalement connaitre par son premier Roman CAVE 72.

Dans ce roman, l’auteur traite de la société congolaise comme nombreux de ses prédécesseurs.

CAVE 72 est un bar comme il y en a de nombreux au Congo. Le pays pullule de bars et ces derniers ne cessent de se remplir, ne manquent jamais de clients comme on dit chez nous.

L’auteur prend un autre pli beaucoup plus réaliste d’ailleurs.  La CAVE 72 n’est plus qu’un Bar, un repère d’alcooliques mais un lieu qui revêt une importance sociologique.

Au centre de cette narration nous faisons la connaissance de VERDAS, Ferdinand et DIDI. Ils sont trois jeunes congolais très intelligents mais qui, après leur obtention du BAC comme bons nombres de jeunes congolais, ont décidé de : « casser le stylo », expression congolaise populaire qui veut dire « mettre un terme à ses études », pour diverses raisons : le manque de moyens des familles, les conditions dramatiques dans lesquels les étudiants évoluent.

« …  Parce que l’administration de l’université nationale est un vrai bordel organisé avec brio, parce que le corps enseignant est d’une éthique plus que douteuse, parce que les méthodes pédagogiques sont telles qu’on y forge plus d’abrutis que d’élites… »

 Alors le bar « CAVE 72 » devient un espace de recueil, de paroles, d’échanges autour de livres, de philosophie. Un espace où les jeunes peuvent s’exprimer librement, dire leurs déceptions face à leurs rêves de jeunesse sans se faire pointer du doigt, ni culpabiliser d’avoir fait un choix plutôt qu’un autre. Le seul espace qui leur donne l’illusion du choix et d’être des hommes.

 Dans une société ou le chômage de la jeunesse est élevé, leurs paroles pas prise en compte dans l’espace politique, publique, on attend que les jeunes se débrouillent.  Cet espace, ils se le créent dans ce bar où toute opinion semble être la bienvenue.

Cave 72 devient le repère de ceux qui sont asphyxiés par un pays et des dirigeants qui ne laissent s’exprimer personne et encore moins les jeunes. Alors dans cet espace particulier où l’alcool coule à flots, on se rappelle ce qui par le passé a fait l’honneur du pays comme 1972, l’année ou le Congo a remporté la coupe d’Afrique des nations. Mais aussi de ce qui a traumatisé les Congolais et les a plongés dans une léthargie comme la guerre civile qui a tristement débuté le 5 juin 1997 et a duré 4 années environ.  

 « Quand le pouvoir est au prix d’une effusion de sang, son entretien coute la peur d’un peuple ».

 Une fois le décor posé l’auteur va de manière très fine mener sa narration. Les trois jeunes vont se retrouver mêler à une machination politique, accusés à tort d’être des opposants politiques. Ils vont être traqués par un gouvernement qui de toute évidence met plus de moyens pour se maintenir au pouvoir par une dictature que de répondre aux différents besoins du peuple.

Les personnages comme Maman Nationale, BLACK MIC MAC, colonel OLANGA… sont présents pour dénoncer un travers de la société congolaise. L’écriture est pleine d’ironie, satirique. Le ton humoristique choisi par l’auteur est peut-être là pour nous démontrer l’absurdité de la situation ou alors de la société congolaise dans son ensemble.

Pour un premier roman c’est un sans-faute, a sa lecture on relève les inspirations de l’auteur sur des écrivains qui l’ont précédé comme : Sony Labou Tansi, Emmanuel Dongala, Henri lopes… L’écriture congolaise a définitivement de beaux jours devant elle et elle ne perd rien de sa superbe. Elle reste engagée et le porte-voix de ceux qui n’en ont pas, n’en ont jamais eu…

Nul doute que CAVE 72 aura une place importante dans la société congolaise. Nous espérons qu’un jour on pourra l’étudier dans les écoles congolaises ce qui permettra peut-être d’aborder frontalement la question de l’éducation et de l’avenir de jeunes congolais.